Les Filles de Mr Darcy by Elizabeth Aston & Elizabeth Aston

Auteur:Elizabeth Aston & Elizabeth Aston
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romance
Éditeur: Milady Romance

Fidèle à sa parole, Fitzwilliam avait laissé au majordome la consigne d’informer les visiteurs que les filles Darcy, en l’absence de Fanny, n’étaient pas disponibles – à quelques exceptions près, comme le découvrit Camilla, assise au pianoforte et concentrée sur un nouveau morceau, en voyant Mr Valpy entrer dans le salon. Cette visite lui inspira à la fois surprise et mécontentement. Dès que Valpy se rendit compte de sa présence, il afficha un sourire de consolation, puis s’approcha de Camilla et se mit à chuchoter. Cette attitude aurait pu être appropriée s’il s’était adressé à une veuve éplorée, mais elle déclencha des envies de fou rire chez la jeune femme.

— Ma chère Miss Camilla, je suis si heureux d’avoir l’occasion de vous apporter un peu de réconfort !

Moins on en fait, mieux c’est, songea-t-elle, bien décidée à ne pas se lever pour le saluer.

— Nous ne recevons pas en ce moment, répondit-elle d’un ton poli mais qui n’avait rien d’engageant. Ma sœur est occupée, à l’étage.

— Ah, bien sûr, dans un moment pareil, vous préférez qu’on vous laisse tranquilles. Je comprends, je comprends tout à fait ! s’exclama-t-il en se rapprochant plus qu’elle ne l’aurait souhaité. Je ne veux pas déranger Miss Darcy, mais vous ne devez pas me considérer comme un simple visiteur car, comme l’exige le devoir de sa profession, un homme d’Église ne peut que venir en aide à ceux qui souffrent.

Elle haussa les sourcils.

— Je ne crois pas que ma sœur souffre.

— Vous m’avez mal compris. Je fais référence à votre embarras, à cette triste affaire concernant celui dont le nom ne devra plus jamais être mentionné entre gens honnêtes.

— Vous parlez de sir Sidney Leigh ? Je vous remercie, mais je n’ai nullement besoin d’être consolée.

Elle se laissa glisser de son tabouret, du côté opposé à l’importun, et fit le tour du pianoforte. Une seconde plus tard, elle saisissait le cordon de la sonnette et l’actionnait. Quand le domestique arriva, elle lui demanda de prévenir Miss Darcy que celle-ci avait de la visite. Elle suivit l’homme jusqu’à la porte, se retourna et esquissa une révérence à l’intention de Mr Valpy.

— Je suis sûre que vous m’excuserez, lui dit-elle. Le devoir m’appelle, moi aussi. Ma sœur va descendre dans un instant.

Elle quitta précipitamment la pièce et referma le battant derrière elle.

Le valet appelait une bonne pour porter le message à Letitia, dans sa chambre.

— Dépêchez-vous, pour l’amour du ciel ! s’écria Camilla. Mr Valpy pourrait s’agiter et commencer à faire le tour de la maison. Il serait tout à fait capable de visiter les cuisines et de sermonner le chef !

Le valet parut épouvanté. Il savait fort bien que le chef avait un tempérament capricieux : considérant d’un mauvais œil quiconque empiétait sur son terrain, il était en plus français et catholique romain. On envoya Sally à l’étage avec la consigne de se hâter, puis le domestique se retourna vers Camilla d’un air contrit.

— Fell lui a fait savoir qu’aucune de vous n’était disponible, mademoiselle, mais il a insisté.

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